Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Anne-Françoise Benoit, c'est fort en chocolat !

À la tête de la célèbre enseigne angevine depuis vingt ans, Anne-Françoise Benoit est une des rares femmes à figurer dans le gotha des chocolatiers français.

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Elle naît en mai 1968, en pleine révolte étudiante. « Ceci explique peut-être cela, souffle l’intéressée en souriant. Comme le répétait ma mère, il y avait quelque chose dans l’air. » Une atmosphère propice à forger un caractère bien trempé. « Toute petite, je savais ce que je voulais », raconte-t-elle. Et surtout, ce qu’elle ne veut pas : devenir chocolatier comme son père et sa mère. « Je me disais, jamais je ne ferai ce métier-là, comme certainement tous les enfants de commerçants qui subissent les mauvais côtés du métier. On se dit que ce n’est pas une vie. »

Alors la jeune Anne-Françoise Benoit étudie les sciences économiques et les ressources humaines à Angers, avant de débuter sa carrière au service Ressources humaines d’Axa, à Paris. L’expérience tourne court. « Je ne me sentais pas totalement libre. Les contraintes du statut de salarié ne convenaient pas à mon tempérament d’électron libre. »

L’Award du « jeune talent »

À la même époque, ses parents, qui venaient de fêter le vingtième anniversaire de leur chocolaterie de la rue des Lices à Angers, pensent à passer la main. « Cela n’intéressait pas mon frère, qui avait suivi les pas de notre père, et s’était déjà installé à Lille. Je me disais, c’est quand même dommage de ne pas reprendre une si une belle entreprise. Mon entourage a fini par me convaincre et j’ai franchi le pas en 1997. »

Dans la chocolaterie, Anne-Françoise Benoit ne débarque pas tout à fait en terre inconnue. Depuis de nombreuses années, elle vient, certains week-ends ou pendant les vacances, donner un coup de main à la fabrication.

Dorénavant, il faut apprendre le métier. Son père lui transmet son savoir-faire et l’envoie en stage chez ses plus grands confrères parisiens. Un an plus tard, elle décroche l’Award du « jeune talent » au Salon du chocolat, à Paris. « Ça m’a aidée à asseoir mon choix. Il y a forcément des doutes au début, surtout quand on arrive en tant que jeune femme dans un univers très masculin. J’ai longtemps été la seule femme dans le guide des Croqueurs de chocolat, l’équivalent du Guide Michelin. Une seconde femme vient seulement d’y entrer cette année. »

Dès lors, la chocolaterie Benoit ne cesse d’accroître ses activités et de se développer : une seconde boutique ouvre à Angers, la fabrication est transférée dans un nouveau laboratoire aux Ponts-de-Cé, un magasin ouvre à Paris, rue Saint-Antoine.

Made in Anjou

Séduite par l’idée de revendiquer le made in Anjou, Anne-Françoise Benoit compte parmi les premiers dirigeants d’entreprise à rejoindre la marque territoriale Produit en Anjou imaginée par le Département de Maine-et-Loire. « Je trouve cela bien de montrer que nos activités participent à l’économie locale, qu’elles créent de l’emploi sur notre territoire. »

Ils craquent pour les Caramandes®

5 000 boîtes
de Caramandes® de la chocolaterie Benoit sont exportées chaque année au Japon pour la Saint-Valentin.

En 2009, Anne-Françoise Benoit créé le Caramande® pour un restaurateur angevin. C’est un coup de génie ! Le triangle de feuille d’amande caramélisée nappé de chocolat fait un carton. Des importateurs japonais craquent pour cette nouvelle douceur angevine. « Depuis trois ans, on expédie des Caramandes® au Japon pour la Saint-Valentin. Désormais, ils en veulent toute l’année dans les grands magasins de luxe, explique Anne-Françoise Benoit, approchée aussi par des représentants de Dubaï. Cela fait très plaisir, et permet de découvrir autre chose, de se remettre en question, d’évoluer. Mais il faut suivre, et je ne veux pas faire n’importe quoi. Je veux rester artisan, avec tout ce que ça comporte dans les délais et les modes de fabrication. »

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