Article publié dans Maine&Loire magazine de mai 2019
Dans l'attente de souffler ses 70 bougies, l'événement, au fil des années, a suscité bien des émotions chez ses spectateurs et ses participants. Le Département donne ainsi la parole à cinq témoins afin qu'ils puissent nous livrer leurs plus moments de théâtre vécus lors des différentes mises en scène.
Hubert METZGER : fidèle du festival

« Dès que je reçois la programmation, j’épluche, je fais ma sélection. Je garde la tradition d’aller au Grand Théâtre d’Angers dès sept heures, à l’ouverture de la billetterie, et je réserve entre 15 et 20 spectacles à chaque édition. L’année dernière, j’ai même posé deux demi-journées de repos pendant le festival pour être en forme le soir ! J’ai l’habitude du théâtre, mais l’avantage du Festival d’Anjou ce sont les décors naturels et le plein air. Les acteurs se surpassent et donnent d’eux-mêmes. Je me souviens de “ La Surprise de l’amour de Marivaux ” jouée par Brigitte Fossey et Valérie Mairesse sous des trombes d’eau. Elles ont fini par jouer pieds nus : ce sont des moments que l’on n’oublie pas ! Parmi mes meilleurs souvenirs : “ L’Autre ” de Florian Zeller lorsqu’il était encore inconnu, “ Les Chatouilles ” d’Andréa Bescond avant que la pièce ne devienne un film ou dernièrement, “ Le Canard à l’Orange ” de Nicolas Briançon. »
Clémence SOLIGNAC : codirectrice artistique du Collectif Citron

« En 2017, la Collectif Citron a reçu le prix Jean-Claude Brialy du jury professionnel et le prix du jury jeunes lors du Concours des compagnies pour “ Automne et Hiver ” de Lars Norèn. Ce huis clos narre une guerre familiale sous le ciel scandinave, entre deux soeurs que tout semble opposer. Cela a été une joie et une surprise de gagner ces deux prix : nous trouvions valorisant que notre travail soit à la fois récompensé par des professionnels reconnus et des étudiants de 20 ans. Cela voulait dire que la pièce parlait à tout le monde. Nous avons pris cela comme une double reconnaissance, et cela nous a fait du bien ! Grâce à ces récompenses, nous avons pu jouer “ Automne et Hiver ” à Avignon l’été dernier. Nous allons bientôt monter un nouveau spectacle afin d’achever notre triptyque sur la famille. »
Damien ZANOLY : comédien

« Je suis venu jouer au Festival d’Anjou en juin 2016. J’en ai un souvenir particulier car c’était presque dix ans après y avoir fait mes premières armes : je faisais alors partie de la troupe amateur du château, nous montions des spectacles l’été et animions des déambulations. Pendant le festival, il m’était également arrivé d’assurer la régie : après le démontage du spectacle, tard dans la nuit, je fermais les portes, réglais les alarmes… Ma première expérience de spectateur du festival, c’était en 2007. Avec une petite partie de l’équipe, on s’était mis sur un balcon sur un côté de la scène et nous avions assisté à “ L’Avare ” avec Michel Bouquet. Il nous avait épaté. Cette année-là, je suis monté à Paris pour devenir comédien professionnel. Neuf ans plus tard, je suis revenu avec “ À tort et à raison” mise en scène par Georges Werler, avec Michel Bouquet ! C’était très émouvant de se retrouver de l’autre côté, dans ce château que je connaissais par coeur. »
Brigitte Courjaret : élue de Doué-la-Fontaine de 1989 à 2014

« Les Arènes de Doué sont un lieu historique du festival depuis plus de 40 ans. C’est un événement important chaque année : le Festival d’Anjou me fait toujours penser au refrain “ Viens voir les comédiens” de Charles Aznavour. C’est une montée d’adrénaline pour les élus et une vraie logistique pour
la Ville, qui met des agents municipaux à disposition. Bien qu’ayant un théâtre municipal, la commune ne pourrait pas faire venir les trois-quarts des spectacles programmés dans les arènes par le festival, parce que cela est coûteux et que jouer les pièces en plein air est un gros risque. Sur le plan économique, les touristes ciblent parfois les soirées de l’événement pour venir visiter la ville et les hôtels, restaurants, sites touristiques bénéficient du Festival d’Anjou. L’événement, gage de qualité et d’éclectisme, amène une certaine notoriété à notre commune. »
Patrick CREUZÉ : président de MCA Finance

« Je pense que la culture et la finance peuvent faire bon ménage. Depuis une vingtaine d’années, MCA Finance est partenaire du Festival d’Anjou. Chaque année, nous invitons ainsi nos relations professionnelles à des soirées de prestige avec un dîner ou un cocktail suivi d’une pièce de théâtre. La qualité de l’accueil et du spectacle est toujours remarquable et nous recevons des dizaines de messages de félicitations le lendemain. Le Festival d’Anjou fait partie du patrimoine angevin, et inviter des partenaires à ce type de soirées participe au rayonnement du festival. Lorsque l’on promeut le territoire, on contribue à ce que nos partenaires renforcent leurs propres liens avec l’Anjou. Depuis un an, nous sommes devenus mécène du festival : c’est une façon de montrer qu’une PME peut aussi soutenir l’événement, et nous avons tous à y gagner. C’est notre pierre à l’édifice de la promotion de l’Anjou. »