C'était il y a deux ans déjà. Suite à la parution d'un décret de l'Etat, la vitesse était abaissée de 10km/h sur toutes les routes à double sens sans séparateur central. Depuis, les usagers de la route et les habitants des espaces péri-urbains étaient nombreux à dénoncer cet abaissement de la vitesse à 80 km/h, perçu comme un élément de fracture territoriale.
Depuis le 1er janvier 2020, la loi donne de nouveau la possibilité aux départements d'assouplir cette limitation. Le Maine-et-Loire a été l'un des premiers à prendre position sur cette question.
Ainsi, les élus ont souhaité qu'il soit de nouveau possible de rouler à 90km/h sur certaines routes du réseau, afin d'assurer un développement équilibré de l’ensemble du département, en terme d’économie et d’accès aux services.
En effet, pour de nombreux habitants résidant en dehors des zones urbaines, la voiture et le transport routier demeurent les principaux modes de déplacement.
Quelles sont les routes qui repassent à 90km/h ?
Environ 400 kilomètres de routes départementales vont ainsi repasser à 90km/h, sur le réseau de près de 4 800 km de routes gérées par le Département. Parmi celles-ci, on notera :
- de larges sections de la RD770 qui traverse le département d'ouest en est entre Angrie et Chateauneuf-sur-Sarthe, via Le Lion d'Angers
- plusieurs sections de l'axe Cholet-Saumur (RD960). Sur cet axe, plusieurs sections sont elles-mêmes déjà limitées à 110km/h (2x2 voies avec séparateur central)
- de larges portions de la RD160 reliant Chemillé à l'agglomération d'Angers
- la RD766, qui relie l'ouest du département à l'Indre-et-Loire
- ou encore la RD767, qui traverse l'est du département (nord de Saumur jusqu'à Noyant)
L'ensemble des nouveaux tronçons qui repassent à 90km/h est consultable dans la carte interactive ci-dessous.
80 ou 90 km/h : les critères retenus par le Département
Le choix de repasser certaines portions de route à 90km/h s'est fait selont une démarche pragmatique et non fondée sur un dogme de la vitesse. Un travail méticuleux d’analyse section par section a été réalisé par les services du Département pour sélectionner les routes les plus significatives et les plus sûres.
Ont notamment été analysés l’accidentalité de la route, les caractéristiques de la voie et ses aménagements, et la lisibilité pour l’usager (cohérence entre l’aménagement de la route, l’environnement perçu, la limite de vitesse autorisée).
- Une vitesse harmonisée : le projet du Département privilégie d’éviter les successions de changements de vitesse autorisée sur une même liaison.
- Le réseau structurant : les routes sélectionnées pour revenir à 90km/h font partie du réseau dit "structurant", c’est-à-dire qu’elles présentent un intérêt majeur pour les transports interdépartementaux ou régionaux.
- Les itinéraires sécurisés : sur les routes qui repassent à 90km/h, les carrefours y sont aménagés, avec peu d’accès à des habitations sur leurs tracés.
- Une coordination avec les voisins : Le projet du Département a également été coordonné avec les départements limitrophes.
Lundi 6 juillet, le projet a été présenté à la commission départementale de sécurité routière. Composée d'élus départementaux et communaux, de représentants d’organisations professionnelles, d’associations d’usagers et de services de l’Etat, la commission a rendu son avis consultatif. Le projet a recueilli huit voix favorables, trois voix contre (des services de l’Etat) et six abstentions.

Quand ces routes repassent-t-elles à 90km/h ?
La prise d’effet est immédiate, le premier des panneaux à 90 ont été installés mercredi 8 juillet, sur la RD323 à Corzé. L'ensemble des panneaux permettant à l'usager de connaître les nouvelles limitations seront installés dans le courant de l’été.
Bientôt des sections à 70km/h ?
La question de la vitesse sur les routes départementales n'est pas encore tout à fait réglée. En effet, le Département s'interroge actuellement sur le fait d'abaisser à 70 km/h la vitesse sur certaines portions de routes départementales. Ont été identifiés plus de 210km de routes sur le territoire présentant des virages ou carrefours à risque, des liaisons douces de proximité, des endroits à trafic dense avec de nombreux échanges, ou encore des lieux à fort caractère touristique. Ces propositions seront prochainement discutées à l’échelle des communes.
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