**Générique, musique hautbois et flûte** témoignages au rythme de la musique Voix de femme âgée “Je pense que de vivre en société, ça conserve.” Voix de femme “Je m’appelle Laura, j’ai 20 ans, je suis auxiliaire de vie à domicile.” Voix de femme à agée “C'est important de se rencontrer, c'est très important." Voix de présentation “Auprès de vous, un nouveau regard sur l'accueil du grand âge.” Voix d'homme “Oui, j'ai envie de donner un sens à ma vie, ouais, de me sentir utile.” Voix de femme “Je me repose sur ceux qui viennent, quand ils viennent.” Voix de présentation “Une série documentaire imaginée par le Département de Maine-et-Loire.” Voix de femme âgée “Du temps de mes parents et grands-parents, ça existait pas tout ça.” Voix d'homme “Comment donner plus de sens à mon activité professionnelle ?” Voix de femme “Il faut leur faire honneur à ces gens-là qui s'occupent des anciens.” **fin du générique** Voix de présentation "Épisode trois : Quand aider devient un métier, une école pour apprendre." *ouverture de porte, des gens parlent dans une salle* Voix de femme : "Bonjour, excusez-moi de vous embêter" voix de présentation "Maud Douillard, directrice de la MFR la Saillerie" Maud, s'adressant aux gens dans la salle "Alors je viens déjà me présenter parce que je n'étais pas là en début de semaine et vous souhaiter la bienvenue Maud Douillard je suis directrice du centre de formation. Je vous souhaite à tous une bonne rentrée, ça va être des moments importants pour vous donc je vous souhaite, au nom du conseil d'administration, une très belle formation." Témoignage Maud " Nous sommes ici à la Saillerie à Angers. C'est un centre de formation pour adultes qui est spécialisé en formations sanitaires et sociales. C'est un lieu qui se veut simple. Je dis souvent qu'ici on est bien, c'est un lieu où on est un peu en dehors du temps. Un lieu d'apaisement où les gens ont le temps de se poser, de réfléchir sur ce qu'ils sont, pourquoi ils sont là, quelles sont les valeurs qui les constituent, sur quoi ils peuvent s'appuyer, chose que la société ne nous permet pas toujours. La maison familiale de la Saillerie reçoit toute personne qui veut se former, se reconvertir, se perfectionner ponctuellement, durablement, sur des courts modules ou sur des longs modules. Il n'y a pas de profil pour venir dans le service à la personne, mais par contre, ce sont tous des gens qui vont se retrouver et qui vont constituer des groupes aussi qui sont hyper intéressants." Maud s'adresse au journaliste en entrant dans une salle : ": Bonjour, Denise est formatrice à la Saillerie et du coup elle est en cours avec les stagiaires à assistant de vie aux familles sur…" Denise : "cet après midi on est sur la relation de confiance. Ils travaillent en groupe. On part sur la représentation des mots et puis on arrive à une définition pour savoir de quoi on parle." Témoignage femme : "Donc actuellement, je suis en formation pour pouvoir découvrir le métier d’assistante de vie aux familles." Voix de présentation "Michelle, stagiaire" "ça fait trois jours que j'ai commencé, puis ce qui m'a donné envie de faire ça, c'est par rapport à mon fils qui est âgé aujourd'hui de 17 ans. Il a eu des difficultés de surdité, donc ça a été très compliqué. Aujourd'hui, ça va beaucoup mieux parce qu'il a un suivi quand même assez correct. Donc voilà c'est par rapport à lui que ça m'a motivé de pouvoir aussi me dire que j'apporte mon aide à d'autres personnes qui en ont besoin. Avant, j'étais conseillère clientèle en assurance, j'ai travaillé dans l'énergie, le gaz et j'ai aussi travaillé dans une société de magazines et j’ai exercé ce métier pendant quatre ans, ça me plaisait énormément sauf que ça me réveillait plutôt des migraines parce que j'avais quand même deux ou trois ordinateurs devant moi, donc j'ai voulu quelque chose de beaucoup plus calme et posé. J’ai reçu un email par rapport à ma conseillère de Pôle emploi, on m'a proposé un stage d'immersion de deux semaines. Donc du coup je l'ai pratiqué et à ce moment-là, ça m'a énormément plu de voir un petit peu comment les gens, ils avaient besoin d'aide, qu'ils avaient besoin d'un accompagnement quand même assez spécifique pour certaines personnes. Ce qui me motive, c'est l'aide à la personne, c'est de pouvoir me dire aussi qu'on a quand même des déplacements. Lorsqu'on se retrouve dans son bureau, on est plutôt assis dans un bureau, on a un téléphone, on répond au client. Tandis que le métier d'auxiliaire de vie, on apporte une aide, on est beaucoup plus dans la pratique de pouvoir aider l'autre et c'est vraiment deux métiers différents. Témoignage Maud : "On va avoir des gens qui ont des métiers, qui gagnent beaucoup plus et qui viennent se reconvertir en disant « Bien voilà, j'ai nourri ma famille et maintenant je viens faire le métier dont j'ai envie et être un métier qui donne du sens et dans lequel je vais pouvoir m'engager. » On a des gens qui ont été des abîmés du système scolaire normal et qui n'ont pas osé à un moment donné, pensé même qu'ils pourraient aller vers un diplôme et qui avec nous osent, valident, vont jusqu'à ce diplôme-là sur ce parcours de réussite et tous les enfants viennent à la remise des diplômes. On a eu des moments assez forts, on a des gens qui se font licencier et qui du coup ouvrent le champ des perspectives à ce moment là, en se disant « voilà, je suis passé à un autre stade de ma vie et comment me réorienter. J'ai des qualités humaines. » Denise, s'adressant au groupe de stagiaires : "Il y a un groupe qui a terminé déjà et on va déjà pouvoir écouter un groupe et puis après, à partir de ce qu'ils nous auront transmis, eh bien on.retravaillera en petit groupe par rapport à ce que vous avez fait. Donc là, on va écouter. Jean-Charles" Jean-Charles lit sa réponse à l'exercice : "la définition de nos relations se fait de communication, le regard, le paraître et le partage. La définition d'une confiance, elle se gagne, elle se montre, elle se mérite par des actes et des choix. Comment établissons une relation de confiance ? Le partage de communication, l'écoute, le respect, la tolérance." Témoignage Frédéric : "Moi c’est Frédéric. Voilà, donc ça fait deux ans que je suis ici, c'est ma deuxième année. Alors là j'ai 42 ans donc j'ai intégré à 40 ans forcément. Alors avant j'ai travaillé 17 ans en tant qu'employé commercial en grande distribution, charcuterie, traiteur, fromage, coupe, un métier complètement différent. Au bout d'un certain nombre d'années où j'ai monté les échelons jusqu'à arriver manager pendant plusieurs années, c’est pas que j'avais fait le tour, mais presque. Enfin, j'avais envie de retourner plus vers quelque chose qui me correspondait plus. On a tous des valeurs et je me retrouvais plus forcément, donc j'avais plus envie d'être dans ce que j'ai toujours été finalement, c'est dans l'aide humaine. Je voulais vraiment démarrer de zéro. Mais avant, avant de m'engouffrer là-dedans, je me suis renseigné, j'ai fouillé, j'ai fouiné pour voir du coup tout ce qui pouvait m'emmener jusque là et surtout vraiment être sûr en fait d'aller vers quelque chose qui me plaisait. Et c'est comme ça que finalement, j'ai trouvé une conseillère en évolution professionnelle. C'est bien ficelé je trouve. Quand on passe par ce domaine-là, on voit tout parce qu'on nous demande vraiment de regarder les avantages et les inconvénients du métier. Donc ça passe par tout, par les horaires, les salaires, Forcément, déjà quand on est manager, on a une position un peu au dessus donc oui, il y a des primes, il y a différentes choses, on touche plus que là dans le social. Le social c'est le social justement. Et on ne peut pas aller dans se disant je vais me faire un gros salaire. Après, il faut juste un salaire décent pour vivre. Je n'étais pas non plus tout seul, donc c'était aussi réfléchi. J'ai une compagne qui a son métier, je me suis dit que je pouvais très bien descendre de salaire et qu'il y avait pas de soucis pour la suite. Il faut aussi prendre en compte ces décisions." Témoignage Maud : "Une formation, c'est toujours une transformation. C'est fondamental de commencer par là. Et nous on va repositionner les acquisitions. Et on commence toujours par « qui je suis », qui je suis moi, pour intégrer aujourd'hui le monde du travail, pour commencer ma reconversion. Quels sont mes acquis ? Là où je suis très bon, parce que souvent on sait nous dire là où on n'est pas bon mais je pense que les gens aussi savent identifier là où ils ont des avantages. Et nous, on apprend aux gens à se positionner sur ces avantages-là pour pouvoir grandir professionnellement. On se doit de bien former et d'avoir des gens bien aussi dans ce qu'ils font. On forme les citoyens aussi de demain." *scène de cours entre Denise et les stagiaires* Témoignage Frédéric : "Un moment où j'ai eu vraiment le sourire, encore plus que d'habitude on va dire, c'est quand j'ai commencé à rentrer chez les premières personnes où j'étais en stage. Parce qu'on apprend justement à découvrir quelqu'un d'autre et qui nous donne aussi de ces valeurs, on sent qu'on est bien accueilli parce qu’ils nous attendent, on est parfois les seules personnes qu’ils vont voir dans leur journée. On leur apporte un rayon de soleil, donc c'est ça qui est important. J'ai vu, ne serait-ce par les reportages qui se passaient pendant le covid, etc. toutes ces personnes seules, etc. Là ça m'a refait « tilt », ça m'a confirmé que du coup il fallait que j'aille là-dedans parce que je me suis dit « ben oui tes parents vont vieillir et on ne sait pas de quoi demain est fait. Ils peuvent avoir un problème et ils auront besoin d'aide et heureusement qu'il y a des personnes qui sont là pour les aider justement. » Oui, j'ai envie de donner un sens à ma vie, de me sentir utile, même si c'est peu de temps, enfin je ne sais pas combien de temps je vais rester dans ce domaine-là, j'espère très longtemps. Mais voilà, je trouve que le minimum, déjà, c'est bien de le faire. Si chacun pouvait donner de soi et faire ce métier là, même si c'est six mois, un an, si tout le monde passait par là, ben il y aurait toujours du monde finalement, qui pourrait aider les gens." Témoignage Michelle, réagit aux propos de Frédéric : "J'écoute ce qu'il dit en fait. Parce que moi, quand je vois que je suis passée de conseillère clientèle en assurance et là aujourd'hui j’apprends une formation d’assistante de vie aux familles, franchement c'est vraiment un autre sens que je donne à ma vie quoi. Lorsqu'on veut faire ce qu'on veut et qu'on se sent bien dans ce qu'on fait ben c'est magnifique en fait. Quand je suis arrivée, j'étais assez zen, j'attendais qu'une chose, c'est de pouvoir commencer ma formation parce que j'avais déjà fait un stage d'immersion, donc j'avais déjà un petit peu vu le métier de quoi il s'agissait. J'avais qu'une envie, c'est pouvoir commencer, je n'étais pas appréhendée par quoi que ce soit. J'avais qu'une envie, c'était de commencer." * Exercice de situation entre une assistante de vie à domicile et une personne âgée qui ne veut pas avoir d’aide pour évaluer l’attitude et le comportement de la stagiaire. Le groupe applaudit à la fin de l’exercice et les stagiaires réagissent à la situation.* La formatrice demande son ressenti à Louisa, la stagiaire qui vient de faire l’exercice : "En face de moi je vois que c'est difficile, c'est compliqué et il faut que j'insiste un peu parce que je ne peux pas prendre le téléphone pour appeler directement l'association en fait. Mon travail c'est de prendre mon mal en patience et plus d'insister." La formatrice : "moi personnellement, la manière dont je l'ai ressenti. Heureusement que vous n'avez pas été plus insistante. Avec plus d’assurance peut-être que ça ce serait mal passé vous voyez." Témoignage michelle : "Dans le groupe nous sommes dix, nous sommes tous différents, avec des nationalités différentes, donc on s'entraide énormément. On a eu un cours sur la diversité culturelle, donc on a parlé tout ce qui était la mixité, les différentes cultures, le langage. C'était intéressant parce que aujourd'hui on vit dans un monde où on est tous différents, que ce soit au niveau du comportement, du caractère même ou une façon de vivre. Parce que si aujourd'hui, par rapport au métier que j'ai choisi de faire, je peux arriver chez un bénéficiaire et qui est totalement différent de moi, donc après ça sera aussi une autre culture." Témoignage Frédéric : "Donc on est là, on veut se sentir utile et apporter notre aide. Mais après, c'est vrai qu'il y a tout un processus finalement parce qu'on rentre pas comme ça chez les gens il y a une relation de confiance à établir et surtout il peut y avoir, il faut dire des choses, il peut y avoir des fois des problèmes aussi. C'est que si par exemple vous tombez sur une personne qui a eu une éducation, voilà, un peu raciste par exemple, c'est un exemple comme un autre mais c'est vrai, elle va avoir du mal à accueillir une personne de couleur, mais en fait il faut pouvoir l'accepter. Pouvoir l'accepter en disant elle a été éduquée comme ça, donc c'est pas forcément de sa faute même si c'est pas bien bien, il faut savoir l'accepter et essayer de passer outre. Et j'ai eu des exemples moi, dans ma formation où des personnes ont eu ces problèmes là et qui en passant outre se sont retrouvés à des personnes qui, pas ont changé d'avis, mais les ont finalement laissé entrer et ont très bien vu que même si il y a une différence de couleur, ça ne change pas, que si on veut s'entraider et bien il n'y a plus de couleur. Après il y aussi l'aspect homme forcément parce qu'il y a très peu souvent d'hommes, donc finalement c'est un peu logique. C’est vrai que pour une femme du jour au lendemain un homme qui arrive pour l'aider à faire sa toilette, la douche etc. on entre dans son intimité et quand c'est de femme à femme, c'est moins compliqué. Mais quand c'est un garçon qui s'occupe d'une femme, ça peut des fois être interprété différemment. C'est à dire il faut un peu plus attendre sur la relation de confiance, il faut vraiment que la personne se dise "oui ok, c'est un homme, mais il n'est pas là pour me regarder, il est là pour m'aider". Donc c'est aussi des choses qui s'apprennent sur le tas." Témoignage Maud : "Depuis toujours en France, on valorise les métiers de la santé au détriment de l'accompagnement social. La question aussi à se poser et nous, on y tient énormément, c'est que "demain est-ce que nous souhaitons être soignés ou est-ce qu'on souhaite que nous puissions prendre soin de nous ?" Je dis toujours attention, on est plus dans un sacerdoce d’accord, c'est un métier, c'est un salaire, c'est un cadre législatif et c'est important qu'on remette ça en place aussi. Parce qu'avant, les femmes qui faisaient ces métiers, concrètement, n'étaient pas reconnues aussi parce que c'était des métiers de femmes. Donc je suis aussi porteuse de cette parole là qui dit "Il y a un cadre législatif, il y a des amplitudes horaires et c'est un travail". Dans la crise sanitaire que nous venons de traverser, vous avez beaucoup entendu parler des aides à domicile ? Les gens ont une image de ces métiers-là très dégradante. Donc, il y a aussi une vraie, une vraie revalorisation de l'image métier qui est fondamentale. La dépendance à domicile est aujourd'hui très, très importante, une personne rentre en EHPAD d'aujourd'hui, en moyenne, à 85 ans, elle va avoir une espérance de vie en EHPAD de deux ans. Ça veut dire que quand elle rentre en EHPAD, elle a déjà des dépendances plurielles qui sont présentes. Ce qui signifie qu'avant l'accompagnement, il se fait à domicile. Donc aujourd'hui, on accompagne des démences à domicile, on accompagne des déficiences physiques, cognitives, intellectuelles à domicile, on est plus sur de l'entretien, du logement on est bien sur de l'accompagnement global. Témoignage Frédéric : "Alors moi ce que je dirais à quelqu'un qui veut se lancer dans ce métier, c'est qu'effectivement déjà il faut être bien soi-même avant de pouvoir donner aux autres. Parce que si on n'est pas bien soi-même, on va le montrer aux autres et ça va être plus difficile. Il faut avoir une bonne hygiène de vie, il faut être courageux, ça c'est clair. Il faut être courageux et surtout très ouvert d'esprit." ** générique de fin, musique hautbois et accordéon** voix de présentation “Vous venez d'écouter le troisième épisode de la série Auprès de vous. Merci à Maud, Michelle, Frédéric, Denise et toute l'équipe de la MFR la Saillerie à Angers pour leurs témoignages et leur confiance. N'hésitez pas à partager cet épisode s'il vous a plu et permis de découvrir une nouvelle manière de vieillir ensemble. Écoutez et réécoutez l'intégralité de la série sur toutes vos plateformes d'écoute de podcast. Rendez-vous sur le site du Département de Maine-et-Loire pour en savoir plus sur les métiers de l'aide à domicile. Ce podcast a été conçu et réalisé par Logarythm. Interview Zoé Sfez, prise de son : Clément Dattée, réalisation sonore : Anna Holveck, mixage : Martin Delafosse. Auprès de vous, une série documentaire imaginée et produite par le Département de Maine-et-Loire.” **fin du générique**