Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Saison photographique au château du Plessis-Macé

(c) Sylvain Duffard
  • Patrimoine

Cette première Saison photographique est l’occasion d’interroger, par l’image, l’histoire récente d’un territoire angevin, le Segréen, appelé aujourd’hui l’Anjou Bleu. Deux expositions, cinq photographes, pour partager des regards à la fois documentaires et artistiques qui retracent des vies et racontent le paysage.
Du au

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Mémoires industrielles

Christophe Meloy, Armelle Maugin, Sylvain Duffard 

« Un sous-bois de bouleaux où scintillent, au milieu des fougères, des éclats d’ardoises ; un toponyme sur une carte ; un haut chevalement en béton, tel un phare dans le paysage ; un rond-point avec son wagonnet-relique ; des architectures en friche et des ateliers reconvertis ; des maisons de corons enfin, sagement ordonnancées, dans lesquelles vivent des hommes et des femmes, d’ici ou d’ailleurs.

La mémoire industrielle du Segréen (aujourd’hui de l’Anjou bleu) propose tant de facettes que le pluriel s’impose si l’on veut se saisir de la question et tenter d’en rassembler les fragments. Bien sûr, il y eut des moulins, des fours à chaux et des briqueteries, mais le territoire fut surtout marqué d’une histoire plus que centenaire liée à l’industrie extractive, celle de l’ardoise et du fer. Depuis la fin du XIXe siècle, les singularités géologiques du pays ont entraîné ici un développement spectaculaire de ces activités. Des puits furent « fonçés » et des galeries creusées, des installations élevées « en surface », des réseaux de transport tracés, des lotissements et des cités ouvrières, avec leurs équipements connexes, aménagés. Un nouveau territoire fut donc façonné avant d’être pris dans la tourmente des années soixante-dix et quatre-vingt, avec son lot de fermetures d’usines et de déprise paysagère.

Nous observons encore les témoignages de cette épopée sur laquelle les historiens se sont penchés depuis plus d’une vingtaine d’années. Ici, des documents ont été sauvegardés ; là, des inventaires ont été dressés et des témoignages enregistrés ; d’anciens sites ont été reconvertis ou réhabilités. Entre les vestiges matériels et les traces immatérielles, un patrimoine commun s’est peu à peu constitué.

Dans l’écriture de ce récit collectif, la photographie a pleinement joué son rôle comme en attestent les nombreuses archives émanant des entreprises, ou ces dizaines de cartes postales illustrant l’activité des hommes et la modernité des installations. Mais au-delà d’un statut documentaire, l’image photographique, de par sa proposition esthétique, contribue aussi à susciter, entretenir et diffuser la mémoire partagée. C’est ainsi qu’est advenue l’idée de cette exposition : trois photographes, trois auteurs, trois regards sur un territoire et son histoire industrielle. Dans la tradition de la commande photographique, Christophe Meloy (1959-1985) a contribué, au milieu des années quatre-vingt, à sauvegarder les traces de l’activité ardoisière en inventoriant un patrimoine naissant. Depuis 2019, en lien avec la communauté de communes ABC, Armelle Maugin a engagé une série de portraits d’habitants des anciennes cités minières, associée à une collecte de témoignages où chacun dévoile un peu de son histoire. Sylvain Duffard, enfin, est venu à plusieurs reprises, au cours du printemps 2022, et dans le cadre de la résidence artistique Prenez l’art ! pour interroger les lieux et les paysages.

Les sujets comme les formats diffèrent : le noir et blanc côtoie la couleur, la série l’emporte parfois sur l’image isolée. Si les écritures formelles varient heureusement, un propos commun affleure des diverses propositions, un « état des lieux » du territoire semble remonter à la surface. Comme en atteste leur cheminement créatif, chacun des auteurs a convoqué l’histoire (et donc le temps) avec ses indices conservés et ses traces déployées. Une démarche documentaire commune mais loin des hauts lieux exhibés ou d’un passé commémoré. Il s’agit plutôt, mais avec la même dignité, d’approcher l’histoire au quotidien, incarnée et familière, celle que l’on croise chaque jour et qui demeure si peu visible. Car voilà bien le pouvoir de révélation de la photographie : un processus d’infusion qui, lentement, fait apparaître le monde.

À chacun de nous, maintenant, de partir à la rencontre des anciennes galeries d’extraction, des chevalements de fer, des blocs de maisons où porte la voix des anciens, des clairières où les plus jeunes se retrouvent autour de braseros improvisés.

Et, par les chemins, dans un bois de bouleaux, au milieu des fougères, apercevoir à nouveau les éclats noirs et bleus des ardoises. »

- Thierry Pelloquet, commissaire d’exposition

Atlas des régions naturelles

Depuis 5 ans, les artistes Nelly Monnier et Éric Tabuchi, parcourent la France en tandem et photographient paysages et habitations dans l’idée de « faire bouger la ligne de ce qui appartient au registre du beau et du laid ». Une introduction à leur démarche est présentée durant tout l’été.

Une coproduction du Département de Maine et-Loire, d’Anjou Bleu Communauté, de la Commune d’Ombrée d’Anjou et de la Région des Pays de la Loire.

Cet événement bénéficie du soutien du Département de Maine-et-Loire.

Lieu de l’événement

Château du Plessis-Macé, 2 Rue de Bretagne, Le Plessis-Macé
49770 Longuenée-en-Anjou

Informations pratiques

  • Tarif : Accès à l’exposition inclus dans le billet de votre visite. Tarif plein 7 €, tarif réduit 5 €, gratuit pour les moins de 6 ans.
  • Dates : du au
  • Horaires : 14 h - 18 h 30
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Renseignements et réservation

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