Anjou - Département de Maine-et-Loire
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Héloïse Gaillard, à cœur baroque

Avec l’ensemble Amarillis ou en solo, l’instrumentiste fait vivre la musique baroque à travers le monde entier, en se jouant de la grande liberté qu’elle offre.

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Lorsqu’elles ne pianotent pas sur les touches de sa flûte à bec ou de son hautbois, les mains d’Héloïse Gaillard parcourent l’air sans trêve ni repos. Le geste se joint au verbe pour exprimer les passions artistiques qui l’habitent depuis toujours. « À la maison, les arts étaient célébrés. Mes parents considéraient qu’ils faisaient partie de l’épanouissement, en même temps qu’ils constituaient un apprentissage de la discipline et de la ténacité. »
Enfant timide, elle trouve « une transcendance, un moyen de s’exprimer de façon libre » dans la musique. Comme son frère et sa soeur, Ophélie, violoncelliste à la renommée internationale. « Aujourd’hui encore, j’adore être sur scène. Pas pour moi. Mais dans le rôle d’un humble artisan qui apporte tout ce qu’il a d’intelligence et de sensibilité pour mettre en valeur un compositeur. »

Musique de table… et folie !

« Tafelmusik » est la dernière création imaginée par Héloïse Gaillard pour Amarillis. Elle propose l’écoute de la musique de Georg Philipp Telemann et de Michel-Richard Delalande, interprétée par neuf musiciens de l’ensemble sous la forme de tableaux vivants. Cinq tableaux lors desquels la musique est le moteur de l’action, en même temps que le fil rouge d’une narration qui invite au voyage et à la fantaisie.
Cette création sera donnée notamment à l’abbaye de Noirlac (20 juillet) et au festival de Sablé-sur-Sarthe (22 août). À ne pas manquer non plus, la nouvelle collaboration entre Amarillis et la mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac, « Éclats de folie », création donnée au festival d’Ambronay (27 septembre), au Grand Théâtre d’Angers (6 octobre) et à l’Opéra de Rennes (7 octobre).
amarilis.fr

À la croisée des passions

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albums enregistrés par l’ensemble Amarillis, depuis sa création en 1994

Depuis 25 ans, nombre de mélomanes avertis ou de béotiens de musique de chambre se sont familiarisés avec ses cheveux blonds et ses grands yeux clairs. La grande force de l’ensemble Amarillis, co-fondé avec la claveciniste angevine Violaine Cochard en 1994, est de concilier une exigence artistique extrême avec une volonté de transmission au plus grand nombre.
« J’aime bien décloisonner les choses, me nourrir de ce que m’apportent les autres », abonde Héloïse Gaillard, directrice artistique de l’ensemble, qui a trouvé dans Amarillis un outil à la croisée de toutes ses passions : « concevoir des programmes, faire des recherches, découvrir, mettre en relation, être sur scène ». Un sacerdoce qui, mêlé à une virtuosité naturelle, l’a conduit à se produire dans le monde entier.
« Dès sa création, Amarillis a gagné plusieurs concours internationaux qui nous ont ouvert les portes de tournées, notamment outre-Manche. » Pays-Bas, Belgique, Amérique latine, États-Unis, Canada, Chine, Sénégal… L’artiste n’aime rien tant que faire fi des frontières, qu’elles soient géographiques ou artistiques. Une longue fidélité la lie ainsi à des stars du lyrique, comme Patricia Petitbon ou Stéphanie d’Oustrac, mais également à des références du jazz comme le clarinettiste Louis Sclavis. Dans la longue liste des réalisations d’Amarillis, on retrouve des collaborations avec des danseurs, des comédiens ou des programmations autour d’oeuvres d’art. Les 25 ans de l’ensemble ont ainsi donné lieu à un grand bal populaire et baroque, et à une balade musicale autour de la tapisserie de l’Apocalypse, à Angers.

Fief angevin

Un accomplissement à mettre en regard avec la nature même de la musique baroque. « Elle laisse une grande part à la liberté de l’interprète. C’est une musique très réactive, avec un très bon dosage entre tradition et modernité. » Un équilibre d’ensemble qui a trouvé en Anjou, il y a 15 ans, un écrin idéal pour se pérenniser et se développer. L’ensemble vient d’y fêter ses 25 ans.

« Nous avons tourné dans le monde entier, nous avions envie d’un endroit où l’on soit repéré, qui puisse accueillir tout le travail de sensibilisation et de création d’un ensemble. Il a fallu tout construire avec les collectivités, mais la taille, la culture et la diversité du territoire correspondaient parfaitement à ce que l’on faisait », explique Héloïse Gaillard, qui trouve en Anjou « une diversité d’époques et d’inspirations » idoine à son « besoin d’imaginaire et de projection ».

La preuve ? L’agenda déjà bien rempli de l’artiste s’est chargé, depuis un an, de la direction artistique des Heuresmusicales de Cunault, « pour leur donner une nouvelle impulsion ». En même temps qu’un élan de liberté.

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