Denis Rétiveau, de l'eau dans son vin

© Philippe Noisette
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Vigneron depuis 30 ans à Turquant, Denis Rétiveau est aussi marinier et partage, depuis les années 2010, sa passion pour la Loire à bord de ses bateaux traditionnels.

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Article publié dans le n°14 d'Anjou le Mag, novembre 2025.

Il fait frais, ce matin d'octobre, sur les quais de Montsoreau. Depuis les pavés de la cale, on observe le ballet des grandes aigrettes ou l'envol d'un cormoran, juste derrière La Rebelle, l'une des trois toues cabanées de Denis Rétiveau. Lui arrive de Turquant, pour retrouver les bords de Loire et sa casquette de marinier. Sa main rosée-rougie est pourtant bien celle d'un vigneron en pleine période de vinification.

Depuis bientôt 20 ans, Denis Rétiveau navigue avec bonheur au sein de deux communautés : celle des viticulteurs, dans laquelle il est né et a été élevé ; et celle des mariniers, qu'il s'est choisie après 30 ans.

« À 10 ou 11 ans, j'étais déjà dans les vignes avec mon père. »

L'entreprise s'appelait encore le Domaine des Charbonnières, avant de devenir les Champs Fleuris, sous l'égide de Denis. « J'ai toujours aimé les plantes, la nature », poursuit-il, mais c'est bien la nécessité de succéder à son père qui le fait revenir au domaine, brevet de technicien viticole en poche.

La Loire est alors presque inconnue pour le jeune viticulteur. Le terrain de jeu de son père, les jours de repos : « Il allait y pécher le sandre et le mulet, avec ses copains ». « À fond dans les vignes » de 20 à 30 ans, ce bourreau de travail découvre la navigation par hasard. D'abord en canoë, puis sur des bateaux traditionnels. Le goût de l'eau ne le quitte plus. L'étoile qui rit, La Rebelle, Topette à lundi, Azur… les toues cabanées se succèdent sur la cale de Montsoreau. « Au début, c'était pour emmener les amis ou la famille », se souvient Denis. En plein essor de l'oenotourisme, le loisir devient une activité économique complémentaire. Balades, dégustations, nuitées, les formules se multiplient, jusqu'au rachat de La Cale (ex Amarante), un bateau resto de 40 m qu'il exploite depuis cet été avec sa compagne, la restauratrice Marjolaine Bodin.

« Je suis bien sur l'eau. C'est apaisant, convivial, loin de la foule et de la circulation. »

Alors, eau douce ou vins du Saumurois ? Tout semble histoire d'équilibre et de mesures : 38 hectares de vignes de Turquant à Candes-Saint-Martin, 76 mètres de bateau à Montsoreau. Qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse…

Son anjou préféré

Biographie 

  • 1973 : naissance.
  • 1995 : installation comme vigneron à Turquant.
  • 2011 : première toue commerciale, L'étoile qui rit.
  • 2024 : transporte sur sa toue cabanée la flamme olympique à Montsoreau.
  • 2025 : son fils Antoine, né en 2001, le rejoint dans ses activités.

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