Doris Koffi, l’art du dialogue

Article paru dans le n°5 d'Anjou le Mag, novembre 2023

Un couvent et une église. Doris Koffi n’a sans doute jamais imaginé entrer dans les ordres, mais c’est pourtant bien ces deux lieux empreints de piété qui l’ont consacrée comme une figure majeure des arts (urbains), en terre angevine. La parenthèse est de rigueur, car elle est réductrice au regard du combat mené au quotidien depuis 10 ans par cette diplômée en… sophrologie.

En 2019, plus de 15 000 personnes viennent découvrir le centre culturel éphémère établi dans un ancien couvent destiné à la destruction, rue de Nazareth à Angers. « Arts au couvent » fait dialoguer, dans une scénographie singulière, une centaine d’artistes de tous crins : sculpteurs, graffeurs, photographes, danseurs, peintres ou musiciens sont réunis, qui font littéralement exploser les petites chapelles.

Toute la conviction de Doris Koffi est là : « J’ai toujours été une boulimique d’art. Expos, concerts, théâtre… Mais ça m’agaçait de ne pouvoir faire qu’un ou deux trucs par jour. Je rêvais déjà d’un lieu où l’on puisse retrouver de la peinture, des sculptures, des arts de la rue, des musiques actuelles ».
Le rêve prend rapidement la forme d’une association, Art Project Partner, fondée en 2014. C’est elle qui portera les idées de Doris Koffi, parfois seule contre toutes et tous. « Ça ne me dérange pas de me lancer seule dans des aventures, pour peu qu’elles deviennent collectives au bout d’un moment. Ce que j’aime, c’est que les événements portent peu à peu le monde », précise Doris. L’enfant « solitaire et très timide » arrivée avec sa maman à Angers, à l’âge de 8 ans, a construit son caractère au fil des épreuves et du temps.

Douée en sport, elle s’oriente vers le tennis de table jusqu’à obtenir le titre de championne de France avec La Vaillante, en équipe. « Je n’ai jamais été très compétitrice, mais j’ai tout de suite vu l’importance du mental, pour aller au bout de mes projets. » Maman à tout juste vingt ans, elle exerce mille métiers, de la production musicale au… Marché d’intérêt national d’Angers, où elle met en place sa première exposition.
Insaisissable, la quadragénaire déborde d’idées et ne souhaite qu’une chose : « aller plus loin dans le partage de l’art. Il ne doit pas être seulement beau, mais investir le champ social ». À bien y réfléchir, ça ressemble à une profession de foi…
 

Son Anjou préféré

Chez Grusson (Angers)

« On y trouve que des bons produits et j’aime beaucoup le côté proximité qu’offre le comptoir. »

L’Hélice Terrestre (Saint-Georges-des-Sept-Voies)

« Un lieu atypique, fou, imaginé par un sculpteur. C’est intéressant pour la pierre, le patrimoine et les apprentissages tous azimuts ».

Parc des Ardoisières (Trélazé)

« J'aime beaucoup ce site, il y a un côté totalement inattendu quand on le visite. »

Biographie