Sur la Loire, les baliseurs tracent la voie

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Sur la Loire, deux agents du Département assurent un balisage essentiel à la navigation. Un métier méconnu, physique et stratégique, garantissant sécurité et liberté sur ce fleuve capricieux.

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Un métier discret mais essentiel

L’été, la Loire attire promeneurs, pêcheurs et bateaux de plaisance. Mais peu savent qu’en coulisses, deux agents du Département, Stéphane et Nicolas, veillent à la sécurité de la navigation. À bord du Galatée, leur mission consiste à baliser le fleuve entre Gennes, Montsoreau et Les Ponts-de-Cé, soit 54 km à sécuriser grâce à environ 500 bouées rouges et vertes. Ces balises permettent de tracer un chenal, c’est-à-dire le passage le plus sûr, là où l’eau est suffisamment profonde pour éviter l’enlisement.

Car la Loire est loin d’être un fleuve tranquille : les courants, les tourbillons (chomores) et les bancs de sable évoluent sans cesse, parfois en quelques heures. Ce métier repose avant tout sur l’expérience du terrain, l’observation fine de l’eau et l’adaptation constante.

Un fleuve en mouvement sous la chaleur

Ces dernières semaines, les températures élevées dans le Maine-et-Loire ont fait chuter le niveau de la Loire. Résultat : des culs de grève (des falaises de sable invisibles à l’œil nu) se sont formés en plein milieu du fleuve. Pour Stéphane et Nicolas, cela signifie repenser quotidiennement le tracé du chenal et déplacer les bouées pour garantir une navigation fluide.

Dès 7h30, ils embarquent pour ajuster le balisage dans un travail qui est physique mais aussi stratégique. Ce savoir-faire n’est pas enseigné dans les écoles : il se transmet de saison en saison, comme l’a fait Jean-Michel, baliseur historique récemment parti à la retraite, dont Nicolas assure aujourd’hui la relève.

Toute l’année au service du fleuve

Si le balisage actif s’interrompt à l’automne, la mission, elle, continue toute l’année. Stéphane et Nicolas procèdent alors à l’entretien du matériel : nettoyage des chaînes, réparation des bouées, vérification du moteur du Galatée. Rattachés à l’Agence technique départementale de Doué-la-Fontaine, ils interviennent aussi sur d’autres missions pour la Direction des routes : sécurisation des voiries, installation de passages pour la faune…

Leur métier, souvent invisible, reste pourtant essentiel à la vie du fleuve et à sa fréquentation touristique. Avec eux, la Loire reste un espace de liberté, de nature et de découverte… mais jamais livré au hasard.

Parlez-vous le baliseur ?

Parlez-vous le baliseur ?

Le métier de baliseur de Loire est plein de mots étonnants. En voici quelques-uns :

  • La bourne :  le bâton sur lequel s’appuient les baliseurs pour découvrir la profondeur de l’eau
  • Le chenal : le chemin le plus profond pour les bateaux, celui que les baliseurs tracent chaque jour
  • Un cul de grève : une falaise de sable à l’intérieur de l’eau. Elles peuvent être très dangereuses car on ne les voit pas arriver. On croit que la Loire est profonde…
  • Un chomore : un tourbillon qui se forme dans l’eau à cause des cours d’eau contraires
  • Une gaffe : outil qui permet de repêcher quelque chose… ou quelqu’un !
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