L’hiver au rythme des oiseaux

« Alors ça, c’est improbable ! » Théophile observe, incrédule, les Gallinules poules-d’eau fichées au sommet des arbres, à 200 mètres de là. « En temps normal, on les retrouve au sol ou sur des arbustes, mais pas là-haut », complète l’animateur de la Ligue pour la Protection des oiseaux (LPO). C’est lui qui guide la trentaine de personnes dans les prairies de la Baumette pour observer des oiseaux qui séjournent ici pendant l’hiver. Ils se font rares en cette matinée de février.

« Le niveau d’eau est très faible cette année. Les espaces inondés offrent aux oiseaux un lieu pour se protéger des prédateurs », explique Théophile à la troupe. Parmi elle, des habitués, amies, novices, étudiants, photographes… « Ne vous inquiétez pas, on va tout de même voir pas mal de choses », rassure-t-il. Depuis le pont de Pruniers, une première station permet d’observer des Grands cormorans et des Grèbes huppés s’affairant sur la Maine en contrebas. Longues-vues et jumelles autour du cou, l’assemblée apprend comment différencier par exemple l’Aigrette garzette du Héron garde-boeufs.

Immobile, un Héron cendré est à l’affût. Théophile repère à côté un premier « hivernant » : la Sarcelle d’hiver, plus petit canard d’Europe. La marche se poursuit vers la prairie de Noëlles ; au sol, des bois blancs témoignent d’un chantier de Castors d’Europe récent. Plus loin, une Grande aigrette apparaît : le second oiseau hivernant du jour ! Mais c’est une autre espèce qui occupe les yeux du groupe : une Cigogne blanche craquette, perchée sur un peuplier mort. Elle vient offrir une ponctuation idéale à ce Rendez-vous Nature, l’un des premiers de 2023.